• Profil d'un shojo culte

                                  

               
                             

    Vampire Knight

         
    Fiche

     
    Vampire Knight  est un shojo de Matsuri Hino prépublié dans le magazine LaLa depuis 2005 puis publié par Hakusensha à partir de juillet de la même année. En France, c’est l’édition Panini Comics qui s’occupe de sa sortie depuis juillet 2006. Dix volumes sont à présents sortis dans les deux pays, la France ayant rattrapé la parution japonaise. Mais que les impatient(s)s se rassurent, le onzième tome est sorti au Japon début décembre, ce qui nous laisse espérer une attente tout de même modérée.
          

                       

                                       
    Résumé:
    C’est sous la neige que commence notre histoire. Une enfant se retrouve nez à nez avec un vampire assoiffé de sang et croit ses derniers instants arrivés lorsqu’un jeune homme nommé Kaname lui sauve la vie et la conduit à l’académie Cross, une bien étrange école. Le directeur adopte la fillette qu’il appelle Yûki Kurosu, et celle-ci apprendra à grandir aux côtés de Kaname, qui fait aussi parti de l’école mais en tant que vampire … En effet, à l’académie Cross, les humains et les vampires vivent en une certaine harmonie. Deux classes sont prévues : la day class, qui comporte tous les élèves normaux, et la night class, composée de beaux et intelligents représentants d’une race qui effraie. La règle primordiale : le secret. Seuls quelques humains privilégiés ont accès à cette information : les deux enfants adoptifs du directeur Kurosu, les chargés de discipline. Ils doivent être les gardiens du secret, mais surtout limiter les accidents et manquements au règlement : c’est seulement ainsi que les vampires et les humains, conformément au désir du directeur, pourront vivre en paix.

    Mais si Yûki souhaite un avenir où les deux races seront en totale harmonie -décision dictée par les sentiments qu’elle éprouve pour Kaname son sauveur- tous ne partagent pas sa vision enchantée. Notamment Zero Kiryu, le fils adoptif du directeur, recueilli tout comme Yûki après le drame de son enfance. Zero est réservé, et voue une haine sans limites aux vampires qu’il considère comme source de tous ses malheurs. La cohabitation commence alors, et entre les différentes vies à gérer, la sécurité à surveiller, ses sentiments à comprendre et surtout son cœur à partager entre Kaname et Zero, Yûki n’a rien d’une adolescente normale … ou presque.
       
       
    Personnages:
        
    Le trio principal
     
    Yuki Kurosu:
     

      
    Yûki Kurosu (ou Cross : Kurosu est la prononciation japonaise mais la traduction est peu claire à ce sujet et différencie les deux) est une orpheline. Elle a été recueillie lorsqu’elle était petite par le directeur de l’académie Cross après son sauvetage d’un vampire par … un vampire. Malgré sa peur des monstres assoiffés de sang, la petite comprend rapidement qu’il y a deux sortes de vampires et que Kaname, son sauveur, ne lui veut aucun mal. Elle est alors élevée par le directeur d’une école qui prône la paix entre humains et non-humains : il est allé jusqu’à instaurer deux « classes ». Une de jour, une de nuit, qui ne sont destinées qu’à se croiser pour la sécurité de tous. Optimiste, la fille adhère au souhait du père et déploie toutes ses capacités pour faire de l’académie un lieu de paix et Yûki, en tant que chargée de discipline, doit faire respecter le règlement, garantir le statut quo entre les deux partis et préserver le secret de la présence de vampires dans l’établissement. C’est une adolescente volontaire, déterminée et énergique dans tout ce qu’elle entreprend. Ses actes sont souvent emplis de bonne volonté et elle ne lésine pas sur l’importance des autres et l’aide qu’elle peut leur apporter. Cependant, face à Kaname qui a toujours été là pour elle et pour qui elle a toujours eu des pensées très tendres, la jeune fille perd ses moyens et redevient une petite fille un peu désorientée. Sa relation avec Zero est basée sur de l’amitié mêlée à l’amour liés à un sentiment de fraternité qui parfois dérape un peu. Très naïve, Yûki est l’incarnation de la gentille jeune fille en fleur, courageuse mais un peu simplette face aux sentiments des autres. Il reste cependant beaucoup de mystères et de non dits autour du passé de ce personnage.
     
     
    Kaname Kuran:
     

       
    Kaname Kuran est le chef des vampires de l’académie Cross, de par son statut de sang pur. Extrêmement influent et respecté dans toute la communauté nocturne, Kaname possède de plus un charisme à toute épreuve. Malgré sa beauté, sa classe et l’admiration immodérée des filles qui défaillent sur son passage, le vampire est d’un naturel stoïque et peu vaniteux. Il cache son indifférence sous quelques sourires, mais en réalité seule Yûki l’intéresse. Kaname est le ciment de l’établissement, puisque c’est grâce à lui que la paix est maintenue et que les autres vampires se tiennent à carreau : évidemment, quand on voit son pouvoir de décision et le respect presque aveugle des autres élèves pour lui … Son but : ne pas attirer l’attention plus que nécessaire et limiter les démonstrations. Son comportement change du tout au tout lorsqu’il est avec celle qui occupe ses pensées : la connaissant depuis dix ans, il devient alors beaucoup plus attentif, naturel et tendre. Kaname ne pense qu’à la sécurité de sa petite protégée, mais on sent un peu de manipulation et un certain calcul dans ses gestes mais surtout ses paroles, qui sont destinées à troubler la jeune fille et parfois, à la détourner d’un sujet. Aussi, au début de la série, se demande-t-on souvent ce que le beau vampire a derrière la tête … Et à quel point il est lié à Yûki.
     
      
    Zero Kiryû:
     

       
    Zero Kiryû est orphelin depuis le meurtre sauvage de ses parents. Depuis, il a grandit avec le directeur de l’académie Cross mais, si sa « sœur d’adoption » adhère aux idéaux de leur père, Zero voue une haine illimitée aux vampires. Il a bien du mal à supporter la présence de ces créatures et pourtant il devra se faire à la vie de vampire … Venant d’une famille de hunters, c’est d’autant plus compliqué pour lui de vivre dans un tel environnement et avec un tel secret sur les épaules. D’ailleurs, il possède une arme capable de blesser ces créatures, mais il doit alors respecter le désir du directeur : ne s’en servir qu’en cas d’extrême urgence, bien qu’il ait tendance à le dégainer un peu rapidement. Son attachement aux hunters ne s’arrête pas là puisqu’il est parfois dépêché par la guilde pour arrêter un vampire de level D ou E qui dégénère. Son caractère est un véritable paradoxe : il aime Yûki mais ne se donne pas le droit de l’approcher. Il devra surmonter son dégoût envers lui-même lorsque Yûki se révélera être la seule à pouvoir l’aider à rester en vie. Le reste du temps, il tente de l’éloigner d’elle en étant exécrable et renfrogné, en vain vu le caractère de la jeune fille. Il déteste particulièrement Kaname, surtout que celui-ci ne lui laisse la vie sauve que parce qu’il sait très bien que jamais Zero ne pourra trahir Yûki. En somme, le jeune homme sert de protection à la fille qu’il aime grâce à un caprice du vampire. Mais son affection pour elle pourra-t-elle dépasser sa haine viscérale ?
      
       
    Les personnages secondaires
       
    Kaien Kurosu:
       

      
    C’est le directeur de l’académie Cross, et également le père adoptif de Yûki et Zero. L’idée de rassembler vampires et humains dans un même établissement est son idée, et le respect de la sécurité lui incombe donc. Cependant, il est de moins en moins présent au fil de la série et ne semble pas contrôler le moins du monde ce qui se passe dans son école, sauf dans le volume 10 où il ressurgit. Il a une personnalité apparemment très superficielle, comique, désinvolte et un peu stupide mais au fond, c’est quelqu’un de relativement intelligent et attentif. Il ne parle jamais de lui, et c’est ce qui attire l’attention : on se demande ce que ce personnage peut parfois cacher derrière ses sourires agaçants. En tout cas, il est certain que ce désir démesuré de paix a un fondement, reste à découvrir lequel.
     
     
    Ichiru Kiryû:
     

        
    Frère jumeau de Zero, Ichiru a toujours été de plus faible constitutions physique et mentale, si bien que ses parents se sont rendus compte qu’il était « inutile à la guilde des hunters ». Materné et protégé par son frère, c’est le sentiment d’infériorité qui détruira Ichiru et le poussera au drame. L’impression d’être une erreur germa en lui à partir du moment où il apprit que la naissance de jumeaux était un mauvais signe chez les hunters, si bien que généralement l’un des deux ne survivait pas à l’accouchement. Presque déçu que la sélection naturelle n’ait pas eu d’effet sur lui, Ichiru haïra sa famille et cela le conduira à devenir le serviteur de Shizuka Hiô, vampire de sang pur responsable du meurtre de ses parents. Celle-ci lui offrira la guérison et la vengeance, et Ichiru lui est totalement dévoué.
      
     
    Shizuka Hiô:
      
     
         
    Lady Shizuka est un sang pur surnommé « la princesse de la folle efflorescence » à cause de sa beauté cachant une démence prononcée et de son pouvoir lié aux fleurs. Sa folie viendrait de son enfermement permanent, et sa cruauté du meurtre de son amant par le couple de hunters Kiryû alors que la chasse n’était pas nécessaire. Sa vengeance égala son désespoir, puisqu’elle tuera les chasseurs, transformera un de leur fils en vampire et fit de l’autre son serviteur. Quelques années plus tard, elle prend l’apparence de Maria Kurenai, une nouvelle venue à l’académie, en échange d’une meilleure santé et afin de perfectionner sa vengeance.
     
     
    Les vampires qu’on mélange souvent
     
    Takuma Ichijô:
       

       
    C’est le vice président de la night class mais aussi le petit fils du patriarche du Sénat, il est donc à la fois intimement lié à Kaname pour qui il éprouve une grande amitié, mais aussi au Sénat. Ichijô est très spontané, facile à côtoyer et toujours de bonne humeur, ce qui lui vaut une bonne entente avec vampires et humains.
     
     
    Akatsuki Cain:
        

       
    Cain est très flegmatique et éloigné de tout. Rien ne semble l’atteindre et il vit sa vie au jour le jour, sans se compliquer la tache. Cet aspect effacé explique sa fidélité à Kaname et son silence. Néanmoins, il est très solide, sérieux et efficace en cas de problème. On ne connait pas grand-chose de lui, sauf dans le volume dix où ses sentiments sont peu à peu dévoilés.
      
    Hanabusa Aïdo:
      

        
    C’est le cousin d’Akatsuki, mais son caractère est radicalement différent : il est un peu foufou, espiègle et séducteur, ce qui lui vaut l’admiration des filles et son surnom, « Idol ». Cependant, il est la plupart du temps froid, cynique et parfois violent lorsque l’on s’en prend à Kaname, auquel il voue une vénération sans borne depuis son enfance. Il se fait d’ailleurs souvent punir par son « maître » qui le juge trop dissipé.
       
      
    Ruka Sôen:
       
     
       
    Vampire au tempérament assez calme et froid, elle laisse parfois échapper ses sentiments pour Kaname, dont elle est amoureuse. Elle recherche sa compagnie et désire toujours le servir, au point de lui offrir régulièrement son sang qu’il refuse. Très bornée, comme toute femme amoureuse, elle ne voit que ce qui concerne Kaname et reste hermétique au reste du monde. Extrêmement jalouse de Yûki, Ruka est très désagréable envers les humains en général mais particulièrement envers les groupies de Kaname.
       
     
    Senri Shiki:
        

          
    Shiki fait partie de la deuxième famille, avec les Ichijô, qui s’acoquine avec le Sénat. Il travaille comme mannequin avec Rima, dont il est très proche, mais ce détail n’a pas grande importance dans l’histoire. Shiki est très effacé et déteste se battre, courir ou même faire quelque chose. Par la suite, on apprend qu’il a un lien de parenté avec Kaname et peu à peu, il prend de plus en plus d’importance dans le récit.
      
      
    Rima Toya:
         

        
    Également mannequin, Rima est une jeune fille très proche de Shiki, avec qui elle a grandi. Elle ne s’ouvre d’ailleurs qu’en compagnie de ce dernier, ce qui explique qu’on ne sache pas grand-chose à son sujet, si ce n’est qu’elle est prête à tout pour protéger Shiki.
       
     
                
                      
                         

    Une réelle toile de fond, vampirique à souhait

        
    Il est peu habituel de commencer par ce qui est le moins visible dans un manga, et pourtant c’est par là que ce dossier débutera, puisque Vampire knight est seulement supposé se baser expressément sur le monde des vampires. Là où l’hémoglobine coule à flots et où les représentants de la nuit ne sont pas toujours dans les meilleures conditions. Matsuri Hino a ainsi décidé de construire tout un univers autour des buveurs de sang, afin de poser les bases de son histoire et de partir, par la suite, dans un déluge sentimental peu commun. Ainsi, on remarquera que la communauté vampirique est tout aussi réglementée que celle des humains, mais s’inscrit dans des règles plus ancestrales et pour nous dépassées. Après tout, ces êtres ne sont pas aussi vulnérable au temps que nous et leurs convictions, leurs habitudes sont ancrées dans le passé alors que le propre de l’homme est de se projeter vers l’avenir. C’est donc un Sénat qui réglemente plus ou moins le quotidien et les gestes des vampires et qui a pour autre fonction de protéger et glorifier les vampires de sang pur, patrimoine rare et oh combien précieux de la race. Les sangs purs sont vus comme des êtres sacrés, proches des Dieux, grâce à leur pouvoir. Ils sont d’ailleurs classés comme étant le level A de la grande hiérarchie vampirique. Ce niveau ne comprend que de rares vampires : la famille Kuran et Shizuka Hiô en font partie, et comme leur nom l’indique, ils n’ont aucune goutte de sang humain dans les veines. Cette conservation et glorification de la lignée pure amène souvent aux mariages consanguins chez les vampires, ce qui est une coutume chez eux justement afin de perpétuer l’espèce et plus que tout, son élite prestigieuse. Loin des croyances populaires, Matsuri Hino déclare que seuls les vampires de classe A sont capables de transformer un humain lorsqu’ils boivent leur sang. Ce sont les seuls à pouvoir ainsi pervertir un humain et l’emmener jusqu'au level D, puis E. En contrepartie, boire le sang d’un sang pur renforce de beaucoup les capacités physiques, soigne toute blessure et décuple les pouvoirs. On comprend alors rapidement que les sangs purs sont en haut de tout et qu’ils peuvent sembler plus forts que tous, omnipotents et tout puissants.

    Ce fonctionnement très archaïque basé sur la pureté du sang défini ainsi cinq niveaux, plus un dernier un peu particulier. Après le haut de la pyramide (level A) vient le level B : ce sont les vampires nobles, issus de familles prestigieuses. Ils se font appeler les aristocrates et sont respectés grâce à leur influence dans le monde de la nuit mais leurs grandes capacités influent également. Tous les membres de la night class suivant Kaname sont du niveau B, il faut au moins ça pour approcher un vampire de sang pur. Les descendants du niveau B ont un peu de sang humain mais globalement peu : rares sont les alliances vampire / humain dans ces milieux, et leur sang est préservé le plus possible. La mixité est beaucoup plus fréquente dans le level C, qui abrite la majorité des vampires. Ceux-ci possèdent les caractéristiques classiques des vampires mais ne sont pas spécialement reconnus dans leur société. Enfin viennent les deux niveaux très mal perçus : le D, qui est composé de tous les vampires autrefois humains, en latence avant qu’ils n’entrent dans la catégorie inférieure. Il faut savoir que les vampires de cette catégorie ont forcément été mordus par un vampire de level A, autant dire que, étant donné que cet acte est très mal considéré dans le milieu, seuls les plus imprudents s’y risquent. Shizuka Hiô brave cet interdit et entraine Zero vers ce grade. Les niveaux D sont alors peu nombreux puisque ce n’est qu’un niveau de passage entre le statut d’humain et le level E, qui est le level « End ». Lorsqu’un vampire dégénère jusque là, et c’est systématique pour les individus de niveau C, on dit qu’ils sont condamnés à mourir, traqués par les vampires hunters. Car alors ils ne sont plus maîtres d’eux-mêmes et se sont transformés en une bête assoiffée de sang. Et si les levels E sont éradiqués par la guilde des hunters, les vampires de niveau D sont généralement placés sous la surveillance des vampires aristocrates et du Sénat afin justement de surveiller leur déchéance. Enfin, une dernière catégorie a été créée par Matsuri Hino. Il s’agit d’un groupe sans nom, qui unit les très rares spécimens d’humains devenus vampires ayant bu le sang de leur concepteur. A l’heure actuelle, seul Zero peut être placé dans cette section puisqu’il boit par un intermédiaire le sang de sa créatrice. Cela permet au vampire ainsi formé de stopper la dégénérescence et d’obtenir le statut de vampire à part entière.
         
       
      
    On aura donc remarqué la hiérarchie archaïque et drastique de la communauté vampirique selon la lignée et la noblesse du sang. Il n’est alors pas surprenant de les voir emplis d’une grâce perdue et se complaire dans des bals purement à l’ancienne. La mangaka fait de ces créatures une entité à part entière, fortement opposée aux vampires hunters, chargés de surveiller leurs agissements et de limiter les débordements comme d’éliminer les vampires devenus fous. En règle générale, les chasseurs doivent agir selon une liste établie qui rassemble souvent les vampires de level E. Ils sont comme obligés de laisser une chance aux humains devenus vampires, même s’ils savent que la dégénérescence est une quasi obligation, mais la guerre entre eux et leurs proies dure depuis toujours, sans que le commun des mortels n’en ait la moindre idée. C’est principalement à travers Zero et son destin peu reluisant que Matsuri Hino nous dévoile les jeux d’influence et les différentes factions qui interviennent dans le manga. En effet, c’est grâce à son passé et sa transformation qu’on décèle la haine entre les hunters et les vampires, l’importance presque déifiée des sangs purs (Shizuka et sa toute puissance malgré ses agissements) ainsi que certains conflits ou oppositions presque politiques sur lesquels se base l’histoire du titre (par exemple le différent qui sépare Kaname du Sénat). Dans cette même veine, le passé de Yûki, celui de Kaname et enfin les complications qui surviennent aux alentours du tome 7 de la série servent aussi de décor à l’histoire. On notera entre autre le rôle de Senri Shiki qui prend de l’importance en tant que réceptacle à l’un des plus remonté et déterminé vampire de sang pur. Car ce nouveau venu est intimement lié au passé des personnages, au Sénat, aux sangs purs … Bref, il réunit un peu toutes les composantes qui font de l’univers vampirique la base du récit de Matsuri Hino, d’où son intérêt. On devine également, grâce à une conversation à son sujet, une alliance dont on n’avait pas forcément deviné l’existence entre deux instances opposées en temps normal.

    En utilisant ses personnages et leur vécu, l’auteur met en place une base solide pour son histoire. Car si le thème des vampires est omniprésent et constitue l’essence même du manga, ce sont surtout les sentiments posés par-dessus qui captivent et font de Vampire knight ce qu’il est. Après avoir inventé un monde, Matsuri Hino peut faire se déplacer ses personnages sur l’échiquier et s’amuser de leurs réactions. Les vampires ne sont que le décor de tous les affrontements possibles et imaginables. Cependant, on se doit d’avouer que, si l’idée reste très classique et vue et revue, la logique et la compréhension sont au rendez vous. Et, si nos créatures préférées ne sont pas brûlées au contact du soleil et ne craignent apparemment ni ail ni crucifix, c’est uniquement pour la commodité du récit. Il en va de même pour la vitesse de régénération accrue des vampires : la mangaka pioche dans les légendes ce qui lui convient et remanie tout à sa sauce pour nos offrir un petit monde vampirique parfois instable et surtout presque secondaire. En contrepartie, la hiérarchie très précise des protagonistes est une idée intéressante tant elle sert à comprendre toutes les mésententes et autres affrontements.
        
           
                        
                                      
                                   

    Du sang mais aussi des sentiments

      
    Etant donné le contexte de l’histoire, il serait bien amusant de ne pas trouver une seule goutte de sang dans la série. Que les lecteurs se rassurent donc : du sang, on en a ! De même que notre lot de scènes sanguinolentes et morbides. Le tout donne, l’espace d’un instant, un aspect plus sérieux au titre. Certaines scènes sont presque « violentes » (pour un shojo) visuellement parlant. On pense par exemple à la « discussion » entre Kaname et Shizuka Hiô, mais aussi à toutes les fois où Yûki se fait aspirer du sang. Les planches de la mangaka sont souvent foncées et bardées d’un liquide sombre, jusque dans la renaissance d’un vampire qui s’immerge littéralement dans le sang pour récupérer ses forces et ses pouvoirs. Si l’on ne voit que ça, Vampire knight a un petit air morbide. Les visions de Yûki débordent elles aussi de ce sang, et la présence d’un tel liquide est rappelée jusque dans la couleur des couvertures. Toute la série est ainsi rythmée par les morsures, les blessures, les hallucinations … Matsuri Hino insiste beaucoup sur cette notion, peut être un peu trop d’ailleurs : à trop focaliser le lecteur sur un détail évident vu le contexte, l’auteur nous fait passer à côté d’autre chose mais surtout dénature le rapport que l’on entretient avec ce sang. En voulant trop faire croire à un environnement qui frise la violence par son aspect sanglant et macabre, la mangaka nous habitue à ce genre de situations si bien qu’à force elle la banalise : le lecteur ne s’étonne que lorsqu’un volume est dépourvu de sa dose d’hémoglobine ! Une maladresse bien regrettable, qui diminue fortement l’impact sérieux et dur de la série. Et même le détail qui pourrait faire passer le titre pour moins romantique que ce qu’il n’est échoue : l’opposition ancestrale entre les deux clans se noie dans le déploiement impressionnant de sentiments dont est bardée la série. C’est à force qu’on se rend compte que le sang, omniprésent, ne vieillit pas de beaucoup la moyenne d’âge des lecteurs et une telle insistance n’était alors pas nécessaire de la part de l’auteur, qui échoue totalement à élever son histoire par la violence de certaines scènes, souvent bien là (reconnaissons qu’arracher un cœur à main nue n’est pas forcément délicat) mais trop banalisées ou encore noyées dans autre chose.

    Comme évoqué précédemment, que serait Vampire knight sans sa base vampirique ? Un shojo tout ce qu’il y a de plus classique. Lesdits sentiments éclipsent donc tout effort pour se dérober au moindre code du shojo. Et puis on a beau parler de sang, que les âmes sensibles se rassurent : aucune scène n’est réellement violente ou peu supportable, loin de là. Tout cet aspect s’inscrit profondément dans le récit sentimental qu’est ce manga, avant toute chose.  Vampire knight en reste un jusqu’au bout des pages, et la valse des sentiments est très certainement ce qu’il y a de plus important dans le titre, bien d’avantage que les conflits entre vampire et hunters. On retrouvera évidemment et de manière plus que flagrante l’habituel trio amoureux. Qui est d’autant plus intéressant que Zero joue le rôle du meilleur ami mais se doit d’être particulièrement proche pour satisfaire ses … besoins, et que Kaname représente quelque chose de particulier pour la jeune fille. Mais ce dernier lui fait également peur, et Yûki s’inquiète perpétuellement pour Zero qui va mal et dépend d’elle tout en étant tantôt agressif tantôt délicat. Troublée par les deux jeunes hommes qui l’entourent, l’héroïne ne sait plus où donner de la tête et c’est encore mieux quand on inclut un amour jugé impossible dans le lot. C’est un shojo à l’état pur auquel on a le droit dans Vampire knight. Déjà, qui dit vampires dit sensualité et amours fidèles. On ne manque pas de déceler ce point dans la narration très sulfureuse de Matsuri Hino : certaines scènes mélangent passion, sang et sentiments troublés : rien de mieux comme mélange pour un shojo. D’ailleurs, l’essentiel de l’intrigue se joue sur les sentiments des protagonistes. Qu’on parle d’amour, d’amitié ou de fidélité, l’émotion est vraiment le maitre mot de l’œuvre.

    Ce qui marche particulièrement bien dans le manga de Matsuri Hino, c’est la très longue indécision de Yûki. Ainsi, l’auteur laisse ses lecteurs découvrir les personnages et s’attacher (ou non) à eux afin de diviser les avis pour mieux plaire. Il est bien connu que la frustration et le sentiment momentané de détester la tournure qu’une histoire prend subitement ne fait qu’accrocher le lecteur à sa lecture, par laquelle il sera marqué. Ainsi, certain(e)s se prendront de passion pour Zero, le rebelle ayant besoin de protection et de soutien tandis que d’autres se pâmeront d’admiration devant la confiance, la force et le mystère du beau vampire brun au sang pur et au port de tête gracieux. Le but est alors d’envier Yûki qui est en position de choix, de la détester lorsqu’elle semble l’avoir fait, et de compatir d’autant plus au sort du prétendant rejeté. Qu’on soit satisfait ou pas de la tournure que prennent les sentiments de Yûki, cette évolution permet de tenir les lecteurs (surtout les lectrices) en haleine et de les captiver suffisamment longtemps pour les faire apprécier l’ensemble du manga. Un pari fort bien mené de la part de la mangaka, qui explore avec brio l’incertitude, les hésitations et les faiblesses de l’adolescence. Alors, même si le tout est bardé de stéréotypes, la mise en scène est suffisamment légère (ou contrebalancée par quelques remuements dans le monde des vampires) pour plaire. Il est vrai, toutefois, que la base travaillée et sérieuse du manga se voit quelque peu diminuée face aux styles des vampires (on peut le comprendre, la beauté fait partie du mythe) et des humains (tout du moins à l’origine). La grâce, la beauté et la finesse sont omniprésents dans le manga et à part le directeur, on aurait apprécié des figures plus réelles. A force, les expressions de gravures de mode ont tendance à lasser … De plus, il manque une grande partie humaine dans ce monde de créatures nocturnes. Il y a bien Yori, l’amie de Yûki, mais elle si transparente qu’au final on parle surtout et seulement de vampires. Du coup, on perd l’affrontement, le combat et la cohabitation pacifique, si ce n’est contre ou avec des pions que l’on voit trop peu.

    En dehors du trio amoureux, cependant, on appréciera les autres sentiments qui passent dans la lecture. Moins lourds, ceux-ci explorent des pistes parallèles qui sont bien agréables. Notamment, tout le suivi d’Ichiru. Ce personnage, au début effacé, revient en force par la suite et assume son rôle jusqu’au bout. La mangaka aurait pu à de nombreuses reprises s’en débarrasser mais le choix de le faire évoluer tout le long des volumes est très pertinent au vu de l’importance qu’il a eu pour Zero. De même, le simple fait d’évoquer le passé d’Hanabusa est une bonne initiative dans la compréhension des nombreux personnages. L’un des objectifs attendus du manga est d’ailleurs de prêter autant d’attention à chacun des protagonistes afin d’arrêter de se perdre dans des visages que l’on ne reconnait pas.
        
        
                   
                            
                          

    Plus complexe, plus réussi ?

      
    De par ses thèmes, le ton de la narration mais aussi le nombre de volumes déjà sortis, Vampire knight est évidemment plus complexe que les autres œuvres de l’auteur sorties en France. Prenons Meru Puri, qui s’inscrit dans un cadre féérique, peuplé de princes et de princesses. On y retrouve de la magie, de l’enchantement et l’amour est au premier plan. De même, le manga reprend l’idée assez classique de l’étranger débarqué qui doit s’habituer à un environnement dont il n’a pas l’habitude. L’humour est omniprésent, mais c’est surtout le rêve qui prédomine : on envie Airi, on aimerait être à sa place et les obstacles qui se mettent sur sa route nous font l’effet d’un fétu de paille. En fait, Meru puri est une fable d’adolescence qui nous entraîne dans un monde merveilleux tout en gardant un pied dans la réalité. Sans mystère, sans questionnement ni retournement de situation qui ne soit pas prévisible, le titre est d’une douceur rare teintée de beaucoup de rires. Une lecture sympathique qui ne décèle cependant aucune profondeur, sens caché ou même point sur lequel réfléchir. En comparaison, les aventures de Yûki nous semblent délirantes, essentiellement grâce à l’intrigue qui est posée comme base du récit. Wanted, étant un one shot, ne peut par définition pas développer de manière satisfaisante ses personnages. Ainsi, la lecture de l’épopée d’Armeria pour retrouver son amour perdu est si légère qu’elle s’envole dès que l’on pense à autre chose. Certes, la lecture est un bon moment car parsemé d’un humour peu commun et de bons sentiments. Mais un volume unique d’une histoire qui ne se prend pas la tête et dont le but n’est même pas d’exploiter le mystère supposé être la base de l’intrigue ne peut résolument pas rivaliser. Alors oui, Vampire knight est bien plus complexe que ce que l’on connait d’autre de Matsuri Hino. Et ici, qui dit plus compliqué dit aussi plus réussi. On peut alors se passionner pour les modifications de l’histoire, les imprévus et un certain mystère qui a son charme. La mangaka, en installant une base très solide pour ses histoires sentimentales, marque une réelle rupture avec ses autres œuvres, et c’est un constat très positif. Ainsi, la série vampirique s’élève et prend de la distance par rapport à d’autres productions, trop simples ou trop peu approfondies.

    S’il est indéniable que c’est la série la plus travaillée de l’auteur, il ne faut pas pousser le vice trop loin … En voulant se démarquer totalement de l’humour enfantin qu’on lui attribuait, Matsuri Hino va trop forcer et, au fur et à mesure que la narration progresse, l’histoire se complexifie mais pas pour le bien du manga. Car au final, cette montée en puissance devient juste un récit brouillon et mal calculé de la part de la mangaka. Elle abandonne son petit scénario de base, suffisamment travaillé avec le Sénat et ses institutions du monde de la nuit, pour se plonger dans les embrouilles, les révélations qui tombent par paquet, des conflits ancestraux qui se réveillent … Au profit de l’intérêt général que l’on peut porter au manga. Il est sûr, alors, que l’effort pour rendre son titre plus sérieux et moins « potiche » est parfois mal maitrisé par l’auteur. La narration devient beaucoup trop théâtrale et combattive, comme si Matsuri Hino voulait instaurer la violence dans un monde de retentissements amoureux, tout ça afin de prétendre à un shojo singulier. On regrette presque la simplicité très pertinente et extrêmement bien maitrisée de l’époque de Shizuka, ainsi que les disputes un peu terre-à-terre et faciles entre les deux prétendants de Yûki. Leur affrontement était bien plus amusant (quoique « facile ») que les débordements de combats incompréhensibles (qui a dit que ce genre de scène par un auteur de shojo pouvaient être extrêmement floues ?) des derniers tomes. De plus en plus, on se mélange dans les histoires voire les personnages tant il y en a et tant certains prennent de l’importance au moment le plus incongru. Déjà que certains points nécessitaient un peu d’attention pour être assimilés, mais les derniers événements réclament une deuxième lecture … Et à partir du moment où l’intrigue nous ennuie, que fait-on ? On se retourne vers les sentiments simples à comprendre, et dans les moments de grande incompréhension on ne trouve plus qu’une Yûki admirative et follement amoureuse de Kaname : pas de quoi se réjouir. La grande maladresse de l’auteur est de simplifier les relations entre Yûki et ses prétendants tout en complexifiant l’histoire principale. Ainsi, quand l’un ennuie, l’autre ne passionne pas … Et c’est là que le lecteur décroche. Vampire knight tombe ainsi, dans un souci de subtilité et d’originalité et une complexification supposé bénéfique, dans une phase qui rebute presque par rapport aux débuts du titre. On a connu le niveau très haut de la série, et le voir descendre ainsi est décevant. On espère que la mangaka saura reprendre sa narration en main et recadrer le tout vers un « avant ». Toutefois, cela semble assez compromis : on revient rarement en arrière après avoir démarré un nouvel arc d’un récit. Vampire knight se dirige alors inexorablement vers d’avantage de déception.
    Profil d'un shojo culte
    Cependant, ce qui est vrai dans un référentiel n’est pas vrai dans l’absolu, et au final c’est un shojo pas beaucoup plus complexe que d’autre que l’auteur nous propose. Par rapport à ses autres œuvres, il y a du mieux mais en règle générale, Vampire knight exploite le thème assez facile des vampires à la sauce shojo. Ainsi, le romantisme mais surtout les relations entre personnages sont assez évidents, et même si le mélange suspense / amour est plaisant, il ne détonne pas réellement. Yûki, de plus, participe très largement à cette vision de la chose. L’héroïne de la série a en effet une personnalité proche d’une petite fille, dans l’absence d’autonomie la plus totale. Elle est incapable de prendre la moindre initiative raisonnée, satisfaisante et surtout logique dans l’absolu. Elle ne réagit que sous l’impulsion de ses émotions, se languissant dans un état perpétuel tout ce qu’il y a de plus classique dans ce genre de figure. Culpabilité, hésitation, mièvrerie et naïveté se bousculent au portillon des qualités de la jeune fille, ce qui fait d’elle un protagoniste presque transparent, totalement en adéquation avec ce que l’on peut trouver par ailleurs. Ainsi, Vampire knight pourrait paraître complexe au vu de la bibliographie de Matsuri Hino, mais dans l’absolu ses quelques pistes mystérieuses ne sont pas suffisamment exploitées pour en faire une référence du genre méritant sa place parmi les meilleurs. On apprécie le mélange savamment dosé -du moins au début- des sentiments et de l’intrigue, mais tout cela, même associé au légendaire charme vampirique, ne suffit pas pour se démarquer par sa complexité. Les raisons pour lesquelles on apprécie la série sont bien plus évidentes : un shojo classique, simple, mais agréable dans ses prémices.
       
        
                  
                     
                       

    Au-delà de l’histoire

      
    Si quelques réflexions ont lieu d’être au niveau du scénario de Vampire knight, beaucoup moins sont à émettre d’un point de vue graphique. Tout en restant dans l’inspiration shojo, Matsuri Hino livre un travail qui ravira les fans des beaux personnages et des grands yeux. Mais même pour les autres, il faut admettre qu’il est très agréable de contempler certaines pages du manga. Le trait est particulièrement souple et sûr de lui, on ne dénote aucune imperfection dans les proportions ni dans la réalisation des corps, mis à part la finesse caractéristique des visages façon shojo. Pas très original, le style a l’avantage de nous offrir des protagonistes assez variés, malgré leur grand nombre. A part les cousins Cain et Aido qui se ressemblent à cause de leur parenté, la mangaka nous offre différentes physiologies, ce qui est bien agréable et limite l’impression d’être perdu dans la lecture. Car si la base de tous est commune (membres et visages fins et cassants), le regard change ainsi que les coupes de cheveux, élément anodin mais important dans un manga. Si les décors ne sont pas toujours au rendez vous, l’auteur joue beaucoup sur les contrastes et les effets de lumière en arrière plan afin de combler ce manque par des impressions mettant en avant les situations de l’histoire, notamment les différents types de moments (romantiques, souvenirs, coléreux, etc …)

    Contrairement à ses précédents travaux, l’auteur nous présente un univers plus sombre et gothique (le thème des vampires, par excellence) et pour le faire ressortir malgré la douceur de ses traits, Matsuri Hino joue beaucoup sur les détails. Ceux-ci sont essentiellement visibles et appréciables dans les tenues des personnages, toujours travaillées et jamais laissées au hasard, mais aussi dans les expressions des personnages, dont les yeux très expressifs sont particulièrement soignés. La mise en page nous permet alors de profiter pleinement de la narration : adapté, le découpage est dynamique sans être anarchique, il permet de bien décomposer les scènes et de donner suffisamment d’importance à certains instants, bref une réussite. A noter aussi que les grands silences des personnages sont sublimés par d’immenses trames et pages entières, afin que l’on puisse apprécier le talent de dessinatrice de l’auteur. Enfin, celle-ci ne se prive pourtant pas, sous prétexte d’un récit plus dur, d’incorporer de nombreux dessins comiques. Ceux-ci mettent en avant les rares instants de décompression du manga, et permettent de souffler un peu entre deux apogées scénaristiques. Ils sont alors ce qu’on leur demande d’être : simples, mais efficaces.

    Pour finir, un mot sur l’édition : Panini a tout fait pour valoriser cette série, promue shojo 2009 à la Japan Expo. Entre les goddies proposés, la publicité pour faire vendre Wanted (« par l’auteur de Vampire knight ») et le succès naturel de la série, on pourrait croire que le travail accordé à un titre si important de leur collection serait particulièrement soigné. Et pourtant … Les onomatopées originales gâchent allégrement la lecture, on regrette fortement que la traduction ne soit qu’apposée à côté, sans rien pour nous rendre la chose plus agréable. De plus, la faible épaisseur des pages (entraînant une transparence très embêtante) est visible dans les quelques cases où la mangaka n’a pas jugé bon de rajouter des contrastes pour combler le vide. En somme, un détail qui passerait presque inaperçu …
          
        
                 
                   
                          

    Autour du manga

                
    Devant le succès non négligeable du manga, Vampire Knight a été adapté en anime: cinq saisons sont prévues, il en existe déjà une sur le marché français, bientôt une deuxième. La première, « Vampire knight » est éditée par Kaze en deux DVD de 7 et 6 épisodes, ce qui fait en moyenne 13 épisodes de 24 minutes pour la saison. Produits en 2008 par DEEN (Fruits Basket, Fate/stay Night, La Fille des Enfers, Ranma 1/2, …) et diffusé au Japon d’avril à juin 2008 sur TV Tokyo, les deux DVD de la première saison sont sortis en France en juillet et octobre 2009. La première partie de la deuxième saison, Vampire knight Guilty est prévue pour janvier prochain en France et comportera les 7 premiers épisodes de la saison. Au Japon, cette saison a été produite en 2008 également, et s’est trouvée diffusée d’octobre à décembre de la même année.
        
      
        
      
    En ce qui concerne les 13 premiers épisodes de l’anime de Vampire knight, les fans en seront plutôt satisfaits. Ainsi, l’image est de très bonne qualité, et un soin particulier est accordé aux contrastes, ce qui est déterminant pour une série avec autant de scènes nocturnes. Les bandes son sont également satisfaisantes, très claires et bien compréhensibles. De plus, niveau design des personnages, on retrouve tout à fait l’ambiance du manga, excepté Yûki qui a une marge plus importante de différence. De même, on regrette juste que le rougeoiement des yeux soit aussi appuyé. L’adaptation est satisfaisante, que ce soit au niveau des doublages ou des sous titres, le design des boites est soigné, mais les bonus sont très faibles (des croquis uniquement) et le prix ahurissant pour 6 ou 7 épisodes (40 euros le DVD). Et au final, si l’anime colle bien à l’esprit du manga avec une histoire suivie, un graphisme proche du style de Matsuri Hino et une réalisation de qualité, seuls les fans se risqueront à acheter ces épisodes.

    Pour information : le premier DVD et ses 7 épisodes présente les personnages, met en place l’ambiance de la série, nous fait découvrir la qualité de l’animation et des dessins, mais ce n’est qu’au deuxième DVD que l’on entre véritablement dans le passé des protagonistes, et que Maria Kurenai fait sont apparition dans le scénario. Et pour avoir la suite, il faudra attendre la sortie de Vampire knight Guilty en janvier prochain. Pour les fans, en attendant, il est aussi possible de se procurer le CD de l’OST 1 de la série, sorti en octobre dernier chez Kaze en 29 pistes accompagnées d’un livret collector de 40 pages, sans oublier les multiples goodies autour de la série que Panini gâte en affichant bien son titre de shojo 2009 récompensé aux Japan Expo awards.
       

       
        
    Récemment, Panini Comics a annoncé la sortie en 2010 du fanbook de Vampire knight, « X » ainsi que de des romans consacrés à la série phare de l’éditeur. Créés par Matsuri Hino et Fujisaki Ayuna, les deux premiers sont d’ores et déjà en vente au Japon et seront disponibles courant 2010 en France. Il s’agira de romans s’attardant sur certains personnages sans reprendre l’histoire du manga. Le premier, « Ice Blue’s Sin » met en scènes des évènements arrivés avant l’arrivée de Yûki dans l’établissement tandis que le second, « Noir’s Trap », s’attarde sur la visite de Cain et Ruka au studio de Rima et Shiki. 
          
     
         
        
      

    Et le mot de la fin...

       
    Il n’y a pas à dire, Vampire knight est très à la mode en ce moment, surtout que l’édition française en fait ses choux gras. Ce succès n’est cependant pas sans origine. Le manga présente un univers à la fois sombre et romantique -dans le premier sens du terme-, sur lesquels se basent les sentiments de personnages toujours mystérieux, souvent torturés. Tout ça dans la plus grande tradition du shojo, avec les débordements affectifs et l’esthétisme associés. Entre sa base vampirique et les liens développés entre les personnages principaux, Vampire knight a tout pour séduire un large public, grâce à un trio de choc s’aimant et se déchirant dans un contexte de vieilles rancœurs ressurgissant peu à peu. Le problème sera de s’identifier à la série lorsque l’on en a déjà beaucoup vu : Vampire knight est un très bon manga, classique dans son genre, et il peinera donc à séduire certains adeptes du shojo original et singulier. A essayer, très certainement. Notamment les premiers tomes qui présentent, en condensé, le meilleur de la série.